Accueil en gymnase à Paris 20ème: conforter la vie quotidienne, face à un avenir incertain

Publié le : 14 décembre 2022
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Depuis le 15 octobre, la Fondation accueille et accompagne une centaine de femmes et enfants, dans un gymnase réquisitionné du 20ème arrondissement de Paris. Comme à Arcueil, en proche banlieue parisienne, il y a quelques semaines, l’enjeu de cette mise l’abri est de conforter la vie quotidienne des personnes accueillies, qui font cependant face à un avenir incertain.

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Cent femmes et enfants, cent histoires de vie

« Actuellement, nous accueillons et soutenons dans leur vie quotidienne 66 femmes et 36 enfants », fait le point Abdelmajid Hsein, chef de service intervenant pour la Fondation de l’Armée du Salut au gymnase Pyrénées, sur les hauteurs de Ménilmontant, à Paris 20ème. Ce sont les services de la Préfecture, plus précisément de la Drihl, qui ont réquisitionné ce gymnase et sollicité la Fondation pour prendre en charge cet accueil il y a quelques semaines. « Comme lors de toute action de ce type, nous intervenons au démarrage très rapidement pour que les besoins primaires des personnes soient satisfaits : repas (adaptés à leurs habitudes alimentaires), couchage, hygiène (kits fournis), sécurité (agents de sécurité recrutés), etc. », souligne Louis Ngwabije, directeur de la Fondation qui pilote cette action. « Très vite aussi, les professionnels intervenants sociaux mobilisés pour cette action organisent des entretiens individuels avec chaque femme accueillie pour connaître à minima son histoire, son parcours, sa situation administrative, ce qui l’a amené jusqu’à ce gymnase-abri, et ses projets. L’enjeu est, en particulier, qu’une relation de confiance s’instaure, fondée sur les qualités d’écoute et d’empathie de ces professionnels. » Parmi les femmes accueillies, certaines travaillent sur Paris ou en Ile-de-France avec un contrat de travail en bonne et due forme. Certains enfants sont scolarisés et sont assidus, même si leur école est parfois (et même souvent) éloignée de Paris 20ème.

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Gymnase Paris Pyrénées
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Des réseaux partenariaux indispensables

L’une des missions majeures de l’équipe professionnelle est aussi de construire ou réactiver rapidement un réseau partenarial local, en particulier en matière de santé. « Les services de la PMI [Protection maternelle et infantile] Hors les murs sont très rapidement intervenus », souligne Abdelmajid Hsein. Certaines femmes accueillies au gymnase Pairs Pyrénées sont enceintes. « Nous travaillons également en lien étroit avec la Mairie de Paris 20ème », souligne Louis Ngwabije. Grâce à ce lien, par exemple, des équipes d’animateurs interviennent quotidiennement au sein du gymnase pour des temps ludiques ou périscolaires avec les enfants restés sur place. Pour sa part, la cohabitation avec le service municipal des bains douches publics, installés dans le même bâtiment que le gymnase et toujours ouvert, est bonne et l’arrondissement, mixte et populaire, dispose d’un grand nombre de services publics et d’associations auxquels les femmes accueillies peuvent accéder. « Nous cherchons à favoriser le plus possible l’autonomie de ces femmes, c’est pourquoi les professionnels ont aussi un rôle important de ‘relais d’information’ », précise Abdelmajid Hsein.

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CP CAU 141222
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Comme un concentré des inégalités sociales franciliennes

« La Fondation intervient pour ce type d’action de mise à l’abri très temporaire, car elle met ainsi en œuvre sa valeur d’accueil inconditionnel au service de toutes les personnes en situation de grande vulnérabilité, sans discrimination », souligne Claude Magdelonnette, directeur des programmes Inclusion sociale de la Fondation. « Nous tenons cependant à ce que certaines conditions d’intervention soient respectées, en particulier qu’une orientation vers un hébergement ou un logement adapté à la situation de chaque personne soit systématiquement proposée avant la fin de la prise en charge. » En ce temps de grand froid du mois de décembre 2022, le parcours et la situation de la centaine de femmes et enfants réunis au gymnase Paris Pyrénées sont comme un concentré des inégalités sociales existant en Ile-de-France, en particulier en matière d’accès à l’hébergement et au logement, et en matière de traitement des personnes étrangères. « Plusieurs de ces femmes, originaires souvent de Côté d’Ivoire, du Congo ou du Cameroun, ont une nationalité européenne, portugaise, espagnole ou néerlandaise, et travaillent en CDI ; d’autres ont déjà obtenu leur droit d’asile en France ; pourtant, elles ne sont pas parvenues jusque-là à accéder à un hébergement ou un logement digne et adapté, pour elles et pour leur(s) enfant(s), alors qu’il s’agit d’un droit opposable depuis des années », conclut Louis Ngwabije.

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