Des jeunes mères isolées offrent une nouvelle beauté aux résidents d’un EHPAD

Publié le : 8 novembre 2021
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Être en difficulté n’empêche pas d’être solidaire. Plusieurs fois par mois, trois femmes accueillies par l’Armée du Salut en résidence maternelle avec leurs enfants rendent visite aux résidents d’une maison de retraite de Bobigny (93), pour leur offrir des soins esthétiques et se familiariser avec ces métiers. Un beau moment de rencontre fait de sourires et de bonne humeur que nous vous racontons !

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Des jeunes mères isolées offrent une nouvelle beauté aux résidents d’un EHPAD
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« Dimanche, je vais fêter mes 100 ans. Après être allée chez le coiffeur, je vais demander à Désirée de me mettre du vernis rose », raconte Thérèse, 99 ans, les mains dans un gant de soins. Cette ancienne couturière et salariée d’une usine a été dorlotée par Désirée. A 26 ans, Désirée, elle, est jeune mère accueillie depuis septembre 2020 à la Résidence maternelle des Lilas. En master d’éducation familiale et interventions socio-éducatives, elle espère trouver un travail dans « une maison de retraite ou une structure médico-sociale ».

Comme Désirée, Joëlle et Chantal animent l’atelier de soins esthétiques plusieurs fois par mois dans une maison de retraite du groupe SOS, dans le nord-est de Paris. Soins du visage, manucure, massage et conversation, les soins esthétiques rythment la semaine des résidents. 

Des jeunes mères fragiles, isolées

« Bienvenu pour un moment agréable » peut-on lire sur le mur de la salle du Pôle d'Activités et de Soins Adaptés où la séance de soins esthétiques aura lieu. Pendant deux heures, des résidents, femmes comme homme se feront dorloter ; chacun aura droit à un massage des mains et la pose d’un vernis pour les femmes. Ces activités proposées par les résidentes et les salariées de la seule résidence maternelle de la Fondation de l’Armée du Salut sont essentielles dans la vie quotidienne de la personne âgée, car elles leur apportent un bien-être physique et moral. Cet atelier est « un moment de rencontres avec le monde extérieur. Les résidents sont heureux de découvrir de nouvelles personnes », souligne Mohamed, animateur social.

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Le partenariat entre la résidence maternelle et la maison de retraite a été lancé en mai 2021. « Ce projet permet à certaines jeunes mères accueillies à la Résidence maternelle des Lilas d’avoir une expérience professionnelle alors qu’elles traversent une période difficile de leur vie, à la fois sur le plan personnel et administratif », explique Hadiya, conseillère en insertion professionnelle à la Résidence maternelle des Lilas. 

« Venir m’occuper des personnes âgées
me rappelle ma grand-mère qui est restée au pays »

Fragiles, isolées et sans emploi, certaines mères ont même vécu leur première grossesse avec la menace de finir à la rue. C’est le cas de Joëlle qui est arrivée à la résidence maternelle en 2019 : « j’ai fui mon pays pour des raisons politiques. En France, j’ai été d’abord accueillie dans un centre d’accueil pour les demandeurs d’asile (CADA) mais ma demande de statut de réfugié a été rejetée et j’ai fini dans les centres d’hébergement d’urgence. Quand je suis tombée enceinte ma grande crainte était de devoir dormir à la rue dans Paris ». Elle a finalement été admise dans un hôpital pendant sa grossesse. Aujourd’hui, Joëlle et son fils de 2 ans vivent à la résidence maternelle qui accueille 77 personnes, dont 37 mères et 40 enfants. Chaque jeune mère se voit proposer un accompagnement social et à la parentalité. Cet accompagnement leur permet de construire un projet et surtout de se reconstruire.

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« Venir m’occuper des personnes âgées me rappelle ma grand-mère qui est restée au pays », raconte Joëlle, qui veut régler sa situation administrative précaire et se former pour travailler dans un laboratoire médical. 

Ecouter, choyer et embellir. Ces soins esthétiques redonnent confiance aux jeunes femmes qui assument tout seul le rôle de parent et offrent un moment de bonheur et de confort aux résidents de la maison de retraite, qui ont été très touchés par l’absence de lien social pendant la crise sanitaire. 

Mayore LILA DAMJI
 

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Actualité