Alain, accueilli à Lille

Publié le : 27 mars 2024
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Je m’appelle Alain, j’ai 48 ans. Jusqu’à l’âge de mes 20 ans, je vivais à Lille, dans une maison, avec ma famille. Suite à un conflit familial, ma mère est partie. Ma mère et mon beau-père sont partis vivre ailleurs. Ils ont vendu la maison, mais je n’ai pas été prévenu et j’ai dû partir du jour au lendemain. C’est comme cela que je me suis retrouvé à la rue, à Lille.

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Alain accueilli dans un établissement de l'Armée du Salut
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Hébergé à la rue

Au début, je dormais dans les halls d’immeuble, dans des parcs, et j’ai même acheté une tente. J’ai été logé dans une cave, mais après ils ont muré. Je suis resté 20 ans à la rue. Mes addictions ne m’ont pas permis d’avoir conscience que je pouvais être aidé. Avec le RSA, je pouvais faire quelques courses pour manger, mais parfois je ne mangeais rien. Je suis très introverti, c’est aussi pourquoi je ne demandais pas d’aide.

De l'hôpital à l'Armée du Salut

Un jour, je suis tombé malade, le 115 m’a conduit à l’hôpital, ils sont venus me voir à l’hôpital, et m’ont proposé une place à l’Armée du Salut, aux Moulins de l’espoir à Lille. Mon état de santé a alerté les professionnels de l’hôpital, car j’avais un état très alarmant. Je suis arrivée à l’Armée du Salut, pendant l’hiver 2020, avec une vraie prise en charge en vue d’une réinsertion. Les premiers jours, je ne faisais rien. Mais il a fallu que je me relève. C’est venu par moi-même. Avant d’être accompagné par l’Armée du Salut, je suis resté pendant un mois dans un autre foyer, mais ne suis pas resté, car ils m’ont imposé d’arrêter mes addictions, ce qui était très compliqué pour moi. Avec l’Armée du Salut, j’ai trouvé un toit, une chambre. Cela m’a remotivé pour repartir. J’ai un traitement de substitution pour éviter le manque. Au fur et à mesure, on baisse le dosage. Je suis moins dépendant. Je me sens mieux. Je mange beaucoup plus, ma santé va mieux, ma respiration va mieux. Je vis mieux.

Sur le chemin de la réinsertion

A l’Armée du Salut de Lille, J’ai commencé à faire du bénévolat, pour l’entretien des locaux. J’adore m’occuper de ma chambre, que j’ai décorée. Elle est nickel, et elle fait même office de chambre témoin pour les visites ! J’aime bien nettoyer les locaux : la laverie, le tri des vêtements pour les vestiaires, je rentre les poubelles, je suis très actif, et je me lève à 7 h 00 le matin.

Un emploi : entretien des bureaux

Grâce à mon expérience de bénévolat, on a pu engager ma réinsertion professionnelle, on s’est orienté vers une entreprise d’insertion. On a postulé pour des emplois d’agent d’entretien. Une entreprise a étudié ma candidature et a répondu positivement ; j’ai eu un entretien individuel. Je travaille désormais 26 heures par semaine. Je fais l’entretien des locaux, les bureaux ; cela peut être aussi des écoles. Je gagne 890 euros net. Ma situation financière évolue.

Un logement autonome

Ce que je souhaite c’est de trouver un CDI, car je suis actuellement en CDD de 4 mois renouvelable. Je souhaite aussi avoir un scooter pour être plus mobile dans ma recherche d’emploi. J’ai quitté le foyer de l’Armée du Salut le 18 mars. Je suis désormais dans un logement autonome, un beau T2, mais avec un accompagnement social, car j’ai encore besoin d’un peu d’aide, pour l’administratif par exemple. J’ai une belle réussite que j’ai envie de faire partager au plus grand nombre, on peut s’en sortir même après 20 ans de rue !