Un hébergement à Lyon depuis janvier 2024 pour Axel

Publié le : 25 mars 2024
Texte présentation

Je m’appelle Axel, j’ai 26 ans et je viens des Pays de la Loire. J’ai perdu ma maman à 14 ans et ai dû m’occuper ensuite de mon père qui est parti en dépression, puis en hôpital psychiatrique. Nous étions propriétaire d’une maison en Mayenne, mais nous avons dû vendre la maison. De mon côté, j’ai obtenu un CAP de cuisinier à 17 ans et j’ai un peu travaillé dans la restauration. Après ? C’est la chute. Je suis parti en prison à 19 ans où je suis resté 4 ans. Mon père était tombé gravement malade et il est décédé un mois avant ma sortie, en 2021. J’ai obtenu un CAP maçonnerie en détention, mais je n’ai plus de contact avec mes amis, car lorsqu’on fait 4 ans de prison, on nous oublie.

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Image d'illustration d'un sans-abri dans une rue
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De la rue à l'hébergement

J’ai pris un billet de train et je suis parti pour Lyon. J’avais mon ex-copine là-bas. J’ai dormi dans la rue, car je n’avais aucun lieu pour dormir. J’ai dormi dans différents endroits : un hall d’immeuble où on m’avait donné le code, j’ai eu aussi une toile de tente, j’ai dormi dans des squats et sous un pont. A Lyon, il y a beaucoup de maraudes qui venaient me voir. Même si on est dehors, il faut essayer de trouver des solutions pour se sortir de la rue. Il faut rester positif. J’appelais souvent le 115, sauf qu’ils ne peuvent nous donner qu’une 1 nuit tous les 15 jours. J’arrivais toujours à manger à ma faim.

Un hébergement à Bron

Un jour, le 115 m’a rappelé pour me dire que j’avais une place d’hébergement. J’ai eu un rendez-vous pour visiter "Remorquage" de l’Armée du Salut, à Bron (69). Ce sont d’anciennes remorques frigorifiques qui ont été aménagées en bungalow.

Le 10 janvier 2024, je suis arrivé ici. C’est classe le site ! Tout le monde s’entend bien. Il y a 4 personnes par petite remorque. On a un lit, une armoire, des toilettes, une salle de bain, une table et des chaises. On peut se préparer à manger. Les personnes avec qui je partage mon logement, je les appelle « mes copilotes ».

Je voudrais rejoindre mon frère qui vit au Maroc ou travailler à l’Armée du Salut, pour la maintenance du site. Ici, il y aussi des familles avec des enfants. On fait des gâteaux avec eux. On fête leurs anniversaires. Je m’y plais bien, c’est comme si nous étions une petite famille.