Enfin des colis alimentaires pour les retraités pauvres

Publié le : 19 septembre 2019
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En livrant les colis alimentaires aux personnes isolées et précarisées d’une résidence pour personnes âgées, les résidents et salariés d’un centre d’hébergement de l’Armée du Salut, à Paris, offrent bien plus qu'une aide alimentaire. Ils apportent de la chaleur humaine. Reportage. 
 

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Un moment d’écoute, de partage dans un panier solidaire-photo-MLD-juillet-2019 
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Dans les 4 paniers livrés ce jour-là, on trouve notamment des fruits et légumes frais, des jus, des conserves. Composés par deux résidents bénévoles et un salarié de la Résidence Catherine Booth, un centre d’hébergement parisien de l’Armée du Salut, ils sont offerts à des personnes isolées, avec de faibles ressources. « Ces produits nous sont donnés par les supermarchés du quartier et nous les collectons chaque mardi matin », explique Christine Perrine, directrice du centre d’hébergement. Ces produits sont ensuite livrés aux personnes isolées vivant dans des situations financières parfois difficiles. 

« Les colis alimentaires de l'Armée du Salut m'aident beaucoup »

A 65 ans, Rachida (1), bénéficie de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et reçoit une fois par semaine un colis alimentaire. Avant d’arriver dans cette résidence gérée par le centre d’action sociale de la ville de Paris (CASVP), à deux pas de la Résidence Catherine Booth, Rachida n’avait pas de logement stable, elle vivait chez des amies. « Aujourd’hui, je vis avec une petite pension, les colis alimentaires de l’Armée du Salut m’aident donc beaucoup », reconnait-elle.  

Ils sont quatre autres résidents, exclusivement des femmes, comme elle, à bénéficier d’un colis alimentaire chaque semaine. « La CASVP a évalué la situation financière d’un groupe de résidents, afin d’identifier les personnes isolées et ayant de faibles ressources », rappelle Christine Perrine. 

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A travers cette distribution de colis, l’Armée du Salut offre bien plus qu’une aide alimentaire, « Nos visites permettent de créer des liens sociaux au sein de la résidence et aident ces personnes à sortir de l’isolement », constate Philippe, salarié au sein de la Résidence Catherine Booth. Au total 78 personnes vivent dans la résidence.

Ces services de proximité territoriale reflètent la situation des 2 millions de personnes, à l’échelle nationale, qui ont bénéficié d’une aide alimentaire en 2018 (2). Dans une étude menée par l’institut CSA pour la Banque Alimentaire, afin de tracer les contours du profil des bénéficiaires de l’aide alimentaire il est clairement indiqué que « les femmes restent très majoritaires parmi les bénéficiaires (69%) (…), qu’elles vivent isolées (32%) ou à la tête de  familles monoparentales (33%)». (3)

Ce recours aux aides alimentaires s’explique notamment par le poids des dépenses liées au logement qui impacte de plus en plus le budget alimentation, au point que manger devient une variable d’ajustement dans le budget des ménages. 

Depuis plusieurs années, l’aide alimentaire n’est plus réservée aux personnes relevant des minima sociaux : personnes salariées, retraités, familles monoparentales sont les nouveaux visages que l’on peut apercevoir dans les centres de distribution. Pour eux, les colis ou les achats en épiceries sociales permettent de consacrer leurs ressources à d’autres postes aussi essentiels, comme la santé. 

En 2018, plus de 4 400 000 de repas ont été distribués par l’Armée du Salut en France, au sein de ses établissements ainsi que par l’aide alimentaire d’urgence. (4) 

(1) Le prénom a été modifié
(2) Rapport d'activité de la Banque Alimentaire, 2018
(3) Le profil des bénéficiaires de l’aide alimentaire aux Banques Alimentaires
(4) Rapport d'activité 2018 de la Fondation de l'Armée du Salut

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Actualité