Découvrez comment l’Armée du Salut accueille des femmes et des enfants expulsés

Publié le : 18 octobre 2022
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Depuis début septembre, la Fondation de l’Armée du Salut accompagne des dizaines d’enfants et leurs mères, parfois enceintes, en situation d’exil, dans un gymnase réquisitionné en urgence par la Préfecture du Val de Marne. Mise en sécurité et au chaud, kit d’hygiène, alimentation pour bébé et repas adaptés, accompagnement social, découvrez comment nos équipes sont mobilisées pour préserver, au quotidien, des conditions de vie dignes pour ces familles à l’avenir incertain. 

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Gymnase Arcueil octobre 2022
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En ce début de mois d’octobre, il règne une atmosphère apparemment insouciante et joyeuse dans ce gymnase d’Arcueil, en banlieue parisienne, où sont accueillis 35 femmes, dont 11 enceintes, et 20 enfants, depuis le 4 septembre. « La réquisition de ce gymnase a été décidée par la Préfecture après l’évacuation début septembre d’un immeuble occupé illégalement par plusieurs centaines de personnes, non loin de là, à Gentilly », explique Abdelmajid Hsein, le chef de service ; « à l'ouverture, c'est la Croix Rouge qui gérait le gymnase, puis la gestion du gymnase d’Arcueil a été confiée à la Fondation de l’Armée du Salut à partir du 9 septembre. » C’est l’un des trois gymnases réquisitionnés pour accueillir ces centaines de personnes en parcours d’exil. « La spécificité du gymnase d’Arcueil, c’est qu’il regroupe exclusivement des femmes et leurs enfants – et que, parmi elles, 11 sont enceintes – et aussi que la plupart de ces femmes viennent de Côte d’ivoire. »

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Être solidaire et vivre précairement en France

« Depuis que nous les accompagnons, nous constatons que ces femmes sont très solidaires entre elles, en particulier pour ne pas laisser seules celles enceintes qui doivent se rendre à leurs rendez-vous médicaux et en hôpital », souligne Adila Chafouk, travailleuse sociale. « La Fondation et l’équipe dédiée les soutiennent pour toute la ‘logistique’ du quotidien (repas adaptés, kit d’hygiène, gestion du bâtiment, sécurité, information et orientation), en attendant et espérant qu’elles puissent être orientées vers un hébergement correspondant à leur situation – une décision qui relève des services préfectoraux. » Après la baisse des températures depuis fin septembre, le gymnase est chauffé, ce qui permet de vivre et dormir sur les lits picot installés dans le gymnase à l’abri du froid. Les dames participent d’ailleurs au ménage, et les enfants de plus de trois ans, scolarisés de la maternelle jusqu’en 5è, sont assidus, même quand leur école ou collège se situe loin d’Arcueil. « Même si la vie dans le gymnase maintient ces femmes assez à l’écart de la vie du quartier, elles conservent leurs liens avec leurs conjoints, qu’elles voient à l’extérieur », poursuit Adila, « sans compter que des habitants d’Arcueil leur ont aussi apporté des jouets et du matériel et que des bénévoles de l’Armée du Salut viennent leur rendre visite, en particulier pour des lectures et autres activités avec les enfants. » Début octobre, ces mères et leurs enfants ont également bénéficié de dons de vêtements (du Coq Sportif) et de jouets (de Mattel), organisés et livrés par les services de la Fondation de l’Armée du Salut chargés du mécénat et des dons en nature.

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Et après ?

La Fondation intervient depuis des années pour des missions de très court terme de ce type. D'un point de vue pratique, la difficulté est de recruter en quelques heures les équipes de salariés et de bénévoles nécessaires à l'accueil et que tout soit prêt matériellement pour cet accueil (repas, hygiène, vie collective, etc.). La Fondation prend également l’engagement qu’aucune des personnes accueillies ne soit remise à la rue lorsque cette mise à l’abri s’achève, comme le souligne Louis Ngwabije, le directeur qui pilote cette opération à Arcueil. Cependant, l’avenir de ces femmes et de ces enfants reste très incertain. Si, fin septembre, une dame venant d’Iran a pu être déjà réorientée vers un centre d'hébergement d'urgence val-de-marnais, la plupart restent en attente. Et si certaines ont des droits à faire valoir (en particulier une dame ayant déjà le statut de réfugiée mais encore sans solution de logement, alors qu’elle y a droit), d’autres sont en situation administrative incomplète. Avec le risque d’être expulsées du territoire français – alors que certaines y vivent depuis plusieurs années et que d’autres, récemment arrivées, sont confrontées aux traumatismes du voyage d’exil. « A aujourd’hui 12 octobre, la Préfecture a relogé six ménages jugés prioritaires, y compris les conjoints », précise Louis Ngwabije. « La priorité est décidée au regard de la vulnérabilité des personnes sur le plan de la santé, de la scolarisation des enfants ou des attaches incontournables en Ile-de-France. Pour tous les autres, nous sommes tous en attente de la décision de la Préfecture quant à la durée d’accueil dans ce gymnase et des destinations qui leur seront proposées ». « On accompagne du mieux qu’on peut, au jour le jour », conclut Abdelmajid.

Mise à jour, au 17 octobre : Cette action de mise à l'abri doit finalement se terminer vendredi 21 octobre, sur décision de la Préfecture, la réquisition du gymnase prendra fin à cette date. Toutes les personnes accompagnées auront reçu une proposition d'une solution répondant à leur situation de grande précarité, conformément aux engagement pris. Cependant, la peur de l'inconnu pour l'avenir est forte et de nombreuses personnes pensent décliner les propositions d'hébergement hors Ile-de-France.

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