Ils ont quitté la rue en famille pour un appartement

Publié le : 8 mars 2019
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A l’heure où de plus en plus de familles se retrouvent à vivre dans la rue, parfois avec de très jeunes enfants, nous voulions partager avec vous l’histoire d’une famille qui, à force de persévérance, a réussi à obtenir une place d’hébergement. Aujourd’hui, elle a même quitté ce centre pour un appartement. Car oui, il existe grâce à vous de belles histoires et nous vous invitons à les découvrir.    

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Ils ont quitté la rue en famille pour un appartement
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La famille Solanu. Quatre personnes, une mère, un père et deux filles, à la rue, qui vivaient dans la misère, l’exclusion, le rejet. Cinq mois passés dans une tente posée sur le trottoir, à côté du parc Parilly, dans le centre de Lyon. Une ville où les demandes de mise à l’abri ont explosé et la situation des sans abri est devenue extrêmement alarmante.

« Nous avons pu survivre en mendiant, en fouillant dans les poubelles des supermarchés », se souvient l’aînée de la famille, qui a souhaité garder l’anonymat. 

Nous avons enfin notre propre chambre, une salle de bain et une cuisine.
Nous avons nos clefs et nous pouvons inviter nos amis

La vie de sans abri que menait cette famille ne leur permettait pas de prendre soin de leur santé et se nourrir sainement. Mais la fille, la plus jeune, a été scolarisée. Le père de famille, 47 ans, souffrait de forts maux de tête. Les médecins d’une association ont par la suite diagnostiqué une tumeur au cerveau à soigner rapidement. En plus des problèmes de santé, la famille s’exposait à la météo parfois glaciale de la ville, qui constituait une menace supplémentaire pour la survie de la famille.

Pendant cinq mois, la famille a appelé le 115 tous les jours, en vain. Mais l’espoir était toujours présent. « Un soir, le 115 nous a signalés qu’il y avait un centre à Saint-Priest qui accueillait des familles », se souvient le père la famille. C’est dans une ancienne caserne militaire, un lieu ouvert en urgence par l’Armée du Salut, près de Lyon

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A peine arrivée dans le centre d’hébergement d’urgence, la Fondation de l’Armée du Salut s’est mobilisée, a soutenu et protégé la famille. Un toit provisoire et l’espoir d’une vie meilleure. « Dès les premiers jours de son arrivée, la famille a été suivie par les travailleurs sociaux de la Fondation de l’Armée du Salut qui l’ont aidé d’abord à entreprendre les démarches de soins et ensuite trouver un logement pérenne », explique El Hadj, chef de service du centre d’hébergement. 

L’équipe sociale a accompagné le père de famille qui a été opéré à quatre reprises pour soigner sa tumeur. « Nous avons ouvert leur droit à l’aide médicale d’Etat (AME) qui leur permet d’avoir un accompagnement médical», précise une salariée de l’établissement. 

La mise à l’abri est dans ce type de lieu a été la première étape pour les familles avant un accès au logement. Un travail d’une grande ampleur a ensuite été réalisé par l’équipe sociale, pour trouver un toit à la famille Solanu. Après avoir passé neuf mois dans le centre, cette dernière a enfin obtenu un logement : un appartement de trois pièces à Saint-Priest. 

« Nous avons enfin notre propre chambre, une salle de bain et une cuisine. Nous avons nos clefs et nous pouvons inviter nos amis », se réjouit la mère de famille. Le début d’une nouvelle vie. L’équipe du centre d’hébergement continue à assurer un accompagnement social pour les personnes qui ont trouvé un toit. « Nous les aiderons à ouvrir un compte en banque et nous nous assurerons que l’aide financière de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) soit versée », détaille El Hadj. 

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La fille aînée de la famille pourra désormais entreprendre une recherche d’emploi, « grâce au dispositif Perle (Parcours expérimental de retour vers le logement par l’emploi) qui lui permettra d’établir un projet professionnel, rédiger un CV et passer un entretien », explique Solène, référente sociale de la famille.

Le logement, l’emploi, la scolarisation et le suivi de santé sont autant de gages d’une intégration sociale réussie et de protections contre une rechute et un retour à la rue. 

En France, 15 millions de personnes sont touchées par la crise du logement*. Dans d’autres pays où l’Armée du Salut est implantée, comme en Finlande, le travail d’accompagnement social des personnes sans abri porte principalement sur le logement comme condition première pour retrouver une vie stable. 

*24e rapport sur l'état du mal logement en France de la Fondation Abbé Pierre. 

Lien vers vidéo Housing First (Logement d’abord) de la Fédération Européenne des Associations Nationales Travaillant avec les Sans-Abri (FEANTSA):
 

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