La nuit, accueillir les mères pour apaiser les angoisses

Publié le : 27 juillet 2018
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La Résidence maternelle des Lilas accueille toute l’année, depuis près de 60 ans, plus de 70 femmes et enfants. Face à la solitude des mères qui doivent faire connaissance avec le nouveau-né puis l’éduquer alors qu’elles manquent parfois de repères elles-mêmes, la Résidence a innové et choisi de mettre en place un poste d’accueil de nuit occupé par Nicole Martel, auxiliaire de puériculture forte d’une expérience de près de 40 ans dans le domaine de l’enfance.

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Nicole, pouvez-vous nous dire en quoi consiste votre travail ?

Mon rôle à l’accueil de nuit, c’est de conseiller et de rassurer les femmes présentes à la résidence. J’essaie de leur offrir un soutien, d’entamer un dialogue. Je règle aussi les soucis de santé des enfants, j’évalue l’état du petit et je peux rapidement le prendre en charge ou aller à l’hôpital si c’est un peu plus grave. Je rends visite aux résidentes dans leur appartement jusqu’à 22h / 22H30 ... elles aussi viennent parfois me voir directement, ça va souvent dans les deux sens. Ça peut être en début de soirée ou en pleine nuit vers 1h ou 2 h du matin.

Quelles sont les différences entre votre mission au centre maternel des Lilas et vos expériences en crèches ?

Le fait que cela soit dans un centre maternel change déjà beaucoup de choses. Les mères sont présentes 24h/24. C’est un tout autre contact avec les mamans que ce que je pouvais avoir en crèche. On est beaucoup plus dans le conseil, dans l’éducatif. Ce sont la plupart du temps des mères seules, avec un parcours de vie difficile, qui ne facilite pas la création du lien mère-enfant. Sans compter que les résidentes doivent aussi penser à la réinsertion, ça fait beaucoup de choses à la fois … Mon rôle, c’est de rester à leur contact, les rassurer pour leur offrir un appui.

Quelles sont les principales difficultés que vous pouvez rencontrer dans votre travail ?

Le plus difficile c’est de pouvoir entrer en contact avec les mamans. Elles sont très méfiantes au début car elles savent qu’elles sont « sous surveillance » (les enfants peuvent être retirés aux mamans s’ils sont maltraités ou en cas de force majeure). Les résidentes en parlent beaucoup entre elles et se font souvent de fausses idées. Même si c’est déjà arrivé quelques fois, c’est assez rare… et ce n’est évidemment pas le but, au contraire c’est plutôt un échec pour nous quand cela arrive. 

Comment êtes-vous arrivée à l’Armée du Salut ?

Je dirais que c’est surtout le hasard de la vie, J’ai commencé à travailler en maternité juste après mes études en 1978.  C’est là où j’ai senti la force du premier lien qui unit une mère et son enfant. Ca a conforté quelque chose, une envie qui était déjà présente depuis longtemps en moi. Cela m’a donné envie de continuer dans cette voie et j’ai eu l’opportunité de travailler pour l’Armée du Salut en octobre 2016. Les horaires de nuit en décalé me convenaient plutôt bien, cela me permet de ne venir que 3 jours par semaine et surtout d’avoir une approche différente dans les relations que je peux avoir avec les résidentes et les enfants.
 

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