Winnaretta Singer Polignac, mécène bâtisseuse de l’Armée du Salut

Publié le : 16 juillet 2019
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Palais de la Femme, péniche Louise-Catherine, Palais du Peuple, Cité de Refuge… Ces grandes institutions sociales de l’Armée du Salut qui abritent des centaines de personnes démunies sont nées entre 1920 et 1940 grâce au soutien financier majeur d’une personne : la princesse Winnaretta Singer Polignac. Figure avant-gardiste du mécénat dès les années 1920, elle a su soutenir la création architecturale au service de l’humain.

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Winnaretta Singer Polignac, mécène bâtisseuse de l’Armée du Salut
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Redonner un toit aux plus démunis 

Winnaretta Singer, jeune Américaine héritière des machines à coudre du même nom, évolue dans la noblesse parisienne à la suite de son mariage avec un aristocrate français, le prince Edmond de Polignac. Elle est une grande amie de Colette, Proust ou Monet. Férue d’art, son destin de mécène débute lorsque, émue de voir un jour des baraquements le long d’une voie de chemin de fer à New York, elle décide de construire des habitations pour les ouvriers. Elle découvre l’action de l’Armée du Salut dans les années 1920, en rencontrant des salutistes lors d’une distribution de soupe populaire. Elle ne cesse ensuite de s’engager pour redonner un toit aux plus démunis. C’est grâce à elle, notamment, que l’actuel Palais de la Femme ouvre en 1926 à Paris, accueillant alors 800 femmes. Pour elle, l’architecture a une portée sociale. À l’époque, Albin Peyron, à la tête de l’Armée du Salut, la sollicite dans le cadre d’une campagne de financement d’un bâtiment pour 130 sans-abris. 

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De la péniche à la Cité de Refuge 

La princesse accepte d’être mécène majoritaire à condition que ce soit Le Corbusier qui réalise le projet, architecte visionnaire d’une société nouvelle qui la fascine. Plus tard, elle impose à nouveau son protégé pour transformer la péniche Louise-Catherine. Acheté par l’Armée du Salut pour faire face à l’urgence hivernale dans un état de délabrement avancé, le bateau a besoin d’être rénové. Pour compléter son propre don, elle organise une grande fête de charité, salle Pleyel, qui réunit plus de 800 personnes autour d’un concert mémorable. Lorsque Albin Peyron, infatigable entrepreneur social, lui parle de son projet de la Cité de Refuge, devant accueillir plus de 500 personnes au cœur de la capitale, elle organise cette fois un repas d’affaires pour lever des fonds. Un dîner à l’issue duquel elle annonce sa décision de financer la majeure partie de la construction, pour plus de 3 millions de francs. La princesse fut la marraine officielle de la Cité de Refuge, construite par… Le Corbusier !

Pour en savoir davantage sur la princesse de Polignac, découvrez découvrez la biographie publiée aux Presses du réel et écrite par Sylvia Kahan, pianiste,
musicologue, écrivaine et professeure au Graduate Center et au College of Staten Island, University of New York. 

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